Le projet
Les endroits ordinaires sont ces coins de rue, ces bâtiments éloignés ou le banc solitaire que je vois de ma fenêtre. Je ne parle pas de monuments, mais de ces espaces presque invisibles, qui racontent une vie quotidienne.
De nouvelles perspectives émergent de ces espaces. Vous pouvez les voir, ils font partie du paysage: des caméras de surveillance. Leurs yeux scrutent l'horizon. Un cadre posé sur la société. Derrière mon ordinateur, les fenêtres s'ouvrent sur le monde: je décide de voir des fictions.
Le site Insecam.org, totalement libre d'accès, m'a permis de réaliser ces films expérimentaux qui contemplent l'ordinaire. Ils n'ont ni début ni fin, ils sont construits autour des aléas de la vie. L'image, résulte d'un flux direct en constante évolution, rendant chaque visionnage unique.
2020-02-16 à 17.47.33
2020-03-24 à 21.38.02
2020-04-02 à 22.02.35
2020-05-03 à 13.17.08
2020-05-10 à 17.09.43
2020-05-15 à 13.51.40
2020-05-27 à 13.51.36
2020-06-27 à 13.09.16
2020-07-19 à 13.49.37
2020-07-20 à 21.47.15
Approche
J'ai réalisé une sélection de caméras de surveillance et les ai regroupées par thèmes. Plusieurs critères ont été retenus: le sujet et le contenu des caméras, leur situation géographique, leur fuseau horaire ainsi que leur qualité et leurs mouvements.
Basé sur différents thèmes, chacun film a sa particularité. Certains répondent à une unité de lieu, en utilisant des caméras d'une même zone géographique. D'autres ont une unité de temps, choisie en fonction de l'hémisphère, l'obscurité devient la principale caractéristique du film. Enfin, le contenu lui-même guide le choix des caméras sélectionnées pour créer une histoire.
Comme un montage de film traditionnel, j'ai séquencé la durée de l'affichage de la caméra. Chaque caméra est demandée pour une durée prédéfinie.
Enfin, le son provient de différentes sources. Certains extraits sont des éléments collectés sur internet: extraits d'émissions de radio ou de films.
Ces différents éléments conduisent à des films expérimentaux distincts.
Figés en captures d’écrans
Des instants ont été photographié. Ils forment un carnet de photos. Capturés puis imprimés ces photographies sont aujourd'hui des cartes postales mais aussi un livre.
Références
- — Georges Perec, 1975, Tentative d'épuisement d'un lieu parisien
- — Georges Perec, 1989, Infra-ordinaire
- — Jean Rouch, Edgar Morin, 1960, Chronique d'un été
- — Atlas des Régions Naturelles - archive-arn.fr
2021-11-11 à 12.06.44
2021-11-06 à 11.25.29
2021-11-06 à 11.18.28
2021-07-15 à 18.36.21
2019-04-27 à 12.00.58
2019-04-17 à 18.19.50
Lieux ordinaires est un travail de diplôme réalisé par Anouk Zibaut dans le cadre du Bachelor in Media & Interaction Design à l'ECAL.